« La peur n’empêche pas la mort, elle empêche la vie » Naguib Mahfouz
Aujourd’hui nous allons parler des peurs et je vais vous montrer une méthode toute simple pour passer au dessus.
« La peur est une perception d’une situation à venir nécessitant de la prudence ». Selon cette citation, on se doute que la peur est une émotion naturelle (émotion du latin Ex movere = mouvement vers l’extérieur) nous invitant à se préparer. En effet, cette émotion est directement liée à notre cerveau reptilien dont un de ces rôles principaux est de nous maintenir en vie. Que se passerait-il si nous n’avions pas peur à l’approche d’un lion ou encore d’un ravin ?
En revanche, si à la base, son est de nous maintenir en vie, elle est aujourd’hui souvent amplifiée et se transforme en angoisse, phobie, stress, trac ect…
Les statistiques sur la peur sont d’ailleurs éloquentes (j’avais relevé ces chiffres en cours mais je n’ai pas retenu la source 😀 ).
40% ne se passeront jamais
30% sont basées sur les choses passées
12% concernent la santé
8% peuvent engendrées un problème réel
On peut donc remarquer que les peurs sont très très souvent surdimensionnées.
Pour illustrer une forme de peur, la procrastination, je vais vous parler d’une anecdote qui m’est arrivée dans le Cantal lors de ma semaine de méditation en juillet 2016.
Grâce à ma formation en hypnose, j’ai appris une méthode pour optimiser mes heures de sommeil. Par conséquent, je dors 6 heures par nuit (généralement de 00h15 à 6h15) et de temps en temps j’arrive à descendre à 4h30 de sommeil en me réveillant sans réveil.
Mais dans le Cantal, ces habitudes furent différentes. En effet, le premier matin, je me lève, regarde la grande horloge en bois, et voit 10h30 !!! Trouvant cela étonnant, j’ai mis cela sur le coup de mon arrivée tardive, la veille. Et le lendemain matin, rebelote 9h30, j’avais également du mal à me sortir du lit… Là j’ai commencé à me poser des questions, dormir autant alors que je n’avais rien fait de fatiguant la journée précédente me paraissait étrange (OK je vieillis je n’ai plus 20 ans mais tout de même).
Pour palier à cela, après avoir profité du ciel étoilé, j’ai décidé de me coucher un cycle de sommeil plus tôt, Le lendemain matin, re rebelotte, je me surpris une nouvelle fois en train de traîner dans le lit. Je tournais sur la droite, sur la gauche, regardais à travers le velux le ciel bleu etc… Usuellement, j’ouvre les yeux, je vois 6h15, je saute du lit et la journée démarre. Mais non, là je végétais, tel un loukoum dans le lit. Je pris conscience que je procrastinais…Procrastinais de quoi ? Et bein de me lever tout simplement car j’avais peur d’affronter ces journées à ne rien faire (pour ceux qui veulent connaître de quoi je parle un lien sur la vidéo qui est à l’origine de ce blog). J’avais ainsi peur de m’ennuyer…. Que se passerait-il si je m’ennuyais ? et bien je risquais d’angoisser, d’avoir des émotions désagréables etc..Ainsi, j’avais identifier la peur. Donc j’ai pu sourire (toujours cette notion de gratitude) et me lever à 8h puis les jours d’après entre 7h00 et 7h30, OK ce n’était pas aussi tôt que lorsque je suis à mon domicile mais je n’avais rien à faire.
Et finalement, je pu apprécier ces journées à ne « rien faire », à observer la nature, penser, méditer et réfléchir sur des questions auxquelles je me posais sur la vie et dont les réponses m’apportent le contenu pour aujourd’hui.
Mais à quoi sert la peur ?
Mon logement dans le Cantal était situé dans une magnifique vallée, de chênes, d’hêtres, de sapins et pleins d’autres arbres dont je ne connais pas le nom. En bas de cette vallée, il y avait une rivière, où de la maison, je pouvais entendre le chuintement de l’eau sur les rochers. En haut de cette vallée, planaient des Milans Royaux qui poussaient des cris. Je pensais que ces oiseaux étaient des aigles tellement ils étaient magnifiques et majestueux. Tous ces éléments me tentaient à descendre dans cette vallée. Ce que j’ai fait. Les pentes étaient abruptes et je descendais doucement tellement doucement que je passais à quelques mètres d’un chamois du Cantal sans même l’avoir vu. Il devait dormir, et j’ai du faire un bruit qui le fit sursauter, il surgit d’un bond tandis que je sursautais avant de réaliser que d’une part, ce n’était pas un animal féroce et d’autre part qu’il ne m’avait pas chargé.
Alors que s’est-il des deux cotés ? Honnêtement, je ne connais pas l’anatomie du cerveau chez les animaux, mais je pourrais dire que c’est, comme moi, le cerveau archaïque, le reptilien, qui s’est activé et qui lui a fait prendre la fuite. En fait, le rôle de la peur est lié au cerveau archaïque car son rôle (de cette partie du cerveau et de cette émotion) est d’assurer notre survie. Elle active un stress qui engendre une réaction, la lutte, la fuite ou l’inhibition (les 3F Fight, flight, freeze). Du coté de l’animal, cette peur aurait pu lui sauver la vie si j’avais été un prédateur ainsi il valait mieux pour lui de fuir. De mon coté, le sursaut me préparait à une des trois réactions, généralement dans l’ordre fuite, si on ne peut pas fuir combat et si on voit que c’est fichu nous passons en inhibition. Mais en tant qu’être humain, j’ai la chance d’avoir mon Cortex préfrontal, qui est la partie du cerveau la plus évoluée, mais cette partie est également plus lente que les deux autres. C’est pourquoi, quelques dixièmes de secondes plus tard je vais me dire « ouf, ce n’était qu’un chamois » dire merci d’avoir eu la chance de voir une telle bête de ci prêt et reprendre ma promenade sourire aux lèvres.
Maintenant, dans la vie de tous les jours, il est rare que vous soyez en danger de mort (sauf pour certain corps de métiers). Mais ce cerveau archaïque est toujours ici pour veiller à votre survie et certains changements, pour lui, sont associés à un danger de mort. Un exemple de tous les jours. C’est cette partie du cerveau qui décide de s’assoir toujours à la même place. Ce cerveau aime la routine qu’il associe à la sécurité. C’est pourquoi, vous pouvez vous amuser à toujours changer de place pendant vos formations, vous ressentirez probablement à léger inconfort au début mais cette exercice est déjà un premier pas pour accepter plus facilement le changement.
Alors comment se débarrasser de la peur ??
« L’action est le meilleur remède contre nos peurs » Dominique Glaucheux
Comme certains le savent déjà, j’étais boxeur pendant quelques années et je dois avoir plus ou moins 60 combats à mon actif. Il y un point commun à tous les combats : La PEUR !!! Et, oui la peur est restée, ni plus, ni moins forte qu’à mon premier combat. Le stress quant à lui à considérablement baissé mais la peur non elle est toujours là avant chaque combat. En effet, lorsque vous allez combattre, vous savez que le gars en face de vous est entraîné, qu’il veut
vous faire mal autant que vous voulez lui faire mal, et honnêtement, vous ne savez pas ce qui va se passer. Même si vous êtes le plus entraîné du monde et que vous boxez une personne que vous savez moins forte que vous, vous avez toujours une petite émotion de peur et c’est normal. Comme toutes émotions, celle-ci envoie un message, par exemple « attention, tu entres dans une situation délicate, soit attentif ». A certains combats, quelques secondes avant de monter sur le ring, une pensée me venait telle « mais qu’est-ce que je fais là ». Et pour autant, à un moment, il fallait y aller. Les battements du coeur devenaient rapide instable, le souffle devenait haut et rapide, je m’avançais au pied du ring, des sueurs froides commençaient à glisser sur mon visage et dans le dos, l’arbitre nous expliquait les règles et mon adversaire, affûté, avait les yeux d’un homme prêt à partir à la guerre. Bref sorti du contexte, cette situation pourrait vraiment faire peur. Mais dans le contexte, il fallait bien, moi aussi partir à la guerre. L’arbitre nous renvoyait dans notre coin, mon coach me donnait mon protège dents rempli d’eau (on a la bouche sèche avant de boxer), je retournais au centre de l’enceinte, l’arbitre « en garde, allez ! » et à ce moment, la peur s’en allait. Quand vous boxez, la peur s’envole, c’est la clé, « l’action tue la peur ».
Stratégie pour éliminer ses peurs en trois points :
Dans un premier temps, vous devez identifier votre peur. Lorsque vous vous surprenez à procrastiner en faisant des tâches qui n’ont rien à voir avec ce que vous devez faire, prenez en conscience et demandez vous ce que vous êtes en train de fuir. On reprend : de quoi avez-vous peur ? Peur de l’imperfection (la perfection n’existe pas visez l’excellence), de l’inconnu, d’être jugé (acceptez la critique seulement si elle est constructive, si la critique est gratuite, dites simplement merci et continuez sur votre projet), la peur de commettre des erreurs (regardez l’histoire de Thomas A.EDISON), d’être rejeté, de prendre une mauvaise décision (que se passerait-il si vous ne preniez pas de décision ?).
Dans un second temps que se passerait-il si votre crainte se réalisait ? Par exemple, vous n’osez pas faire monter votre entreprise par peur d’être jugé. Vous montez votre entreprise que se passerait-il si les gens vous jugeaient ? Au pire du pire du pire ?
Si la situation est vraiment dangereuse, dans le sens ou votre intégrité est en jeu alors vous devez accepter la peur puis vous préparer encore et encore. Accepter est la seule solution sinon la panique peut arriver.
Enfin listez ce que vous devez faire (un bon leader est quelqu’un qui fait ce qu’il doit faire et pas seulement ce qu’il aime faire). Ensuite, triez-les par ordre d’importance et de priorité puis planifiez et ressentez le plaisir que vous éprouverez lorsque cette tâche sera réalisée. Ne vous concentrez plus sur la douleur que vous pensez ressentir en faisait cette tâche, pensez au plaisir que vous allez ressentir.
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